Ce qu'on fait là. Toute l'histoire.



A l'origine, il y a deux copines qui écrivaient et puis qui n'écrivent plus... Il y avait des concerts, des voyages autour du monde, des Cosmopolitains à la pelle, des virées nocturnes, des weekend à la campagne, des chansons au coin du feu, des découverts à la banque, des rêves pleins la tête...

Et puis elles ont grandi, elles se sont rangées et maintenant elles vont devoir se séparer... Alors, pour avoir le sentiment d'être toujours là, juste à côté, tu sais si tu as besoin, passe donc, elles commencent un nouveau blog.
L'une en Picardie, l'autre en Francilie, chacune à la recherche de ce qui fait encore la beauté de sa nouvelle vie, vie de trentenaire, de mère au foyer, de femme nouvellement engagée, de prof affirmée, d'amie fidèle, toujours.

Ce blog est donc un vaste fourre-tout et un bordel assumé avec une seule contrainte : une photo par jour. Il s'adresse à elle, à elles, à eux, à vous et à moi. Entre donc.

samedi 31 janvier 2015

Jour #31


Recevoir les copains de quinze ans d'âge. Et rire. Beaucoup. Et danser, n'importe comment, partout, ensemble. Et même avec une cagoule sur la tête.

vendredi 30 janvier 2015

Jour #30


Faire l'école buissonnière, rester à la maison à couver son bébé malade et, avec lui, regarder la neige tomber.

jeudi 29 janvier 2015

Jour #29

Prendre des forces, se remplir de courage et arrêter de penser à ce qui nous attend, juste derrière le plat de semoule, là-bas, cet après-midi.


Heureusement, pour aider, on a une cantine de gros.

mercredi 28 janvier 2015

Jour #28

Il existe un endroit où l'on peut te dire gaz vaginal, faites comme si vous vouliez remonter votre anus jusqu'au milieu de votre dos ou encore quand le sphincter est plein, il pèse, vous le sentez, sans que ça te donne jamais, mais alors jamais, envie de rire. Cet endroit, c'est là.


Je crois que pour tenir le coup, dans ces cas-là, effectivement, l'hypnose n'est pas de trop.

*
Prendre les choses en main...
Quand faut y aller, faut y aller...

mardi 27 janvier 2015

Jour #27

Chez le coiffeur.

Mardi 13h23, reste 3h, tout juste, pour faire une sieste de malade, m'épiler parce que demain on m'ausculte le périnée, m'enfiler le reste de la brioche au chocolat restée, ballante, sur le plan de travail de la cuisine, ou...
Aller chez le coiffeur.

Après un rapide coup d'oeil dans le rétroviseur, nul doute, les cernes attendront, les poils attendront, les calories attendront, aujourd'hui, c'est à la tignasse rebelle qu'on fait la peau.

Aller chez le coiffeur, c'est le cauchemar (non?) 
Déjà, ça signifie se rendre dans un lieu où les hôtesses te reçoivent avec coupe mulet dernier cri et cheveux bicolores (jaunes dessus, noirs dessous). 
Dans ce lieu, où tu viens t'abandonner, où tu viens déposer à leurs pieds de techniciennes tes cheveux ta vie, il y a de la musique. Oh oui, de la musique en veux-tu, en voilà : Skyrock à fond les ballons. Et pendant qu'elle te shampouine, la coiffeuse de 45 balais (mais mieux foutue que toi, quand même) chante en coeur avec un certain monsieur, poète reconnu quelque part sans doute (où je n'ai jamais mis les pieds) : 
Nous on brille sans l'aide d'EDF, en boîte avec des lunettes à la Michel Polnareff

J'étais rassurée, je connaissais, Michel Polnareff.

Ensuite, la dame te demande, d'un air entendu : "On leur fait un soin, hein? Ils sont abîmés, on leur fait un soin? - Ah bon? Vous trouvez? - Ah bah ça se voit comme le nez au milieu de la figure... et puis, les racines? Il faudra s'en occuper aussi... vous faites vos teintures vous-même?"

C'est vrai que quand elle démêle ta filasse, la coiffeuse, tu les vois les trois couleurs qui composent ce que tu appelleras ensuite (pour te rassurer) ton chef d'oeuvre pictural capillaire. Des années pour en arriver à ce résultat.

Bon elle finit par tailler dans le tas, parce qu'"il faut bien enlever 3, 4 bons centimètres! Avec tout c'qu'i sont brûlés!"

Et la frange? Comment on s'organise...? - Pas trop cour... - Oups, ça va là? - ...te.

Vous voulez un brushing? - Oh non, on va les laisser au naturel. - Vous êtes sûre? Vraiment? Parce que... - Bon bah oui, alors...

Bref, tu ressors de là, même si t'as des cheveux neufs, tu te sens encore plus moche qu'avant (incroyable paradoxe!), tu ne sais pas trop si c'est dû à la coupe de Sue Ellen qui t'a fait, d'un coup, rentrer dans leur gang des années 80, ou si c'est l'accumulation de remarques sorties tout droit de tes cauchemars qui te fait cet effet...

Heureusement, les cheveux, ça pousse lentement (surtout quand tu les perds après ton accouchement) et tu n'auras pas besoin de remettre les pieds sur ce carrelage aseptisé avant quelques semaines...

Alors, oui, je pourrais aller dans les salons design-bobo-écolo-à-la-mode-qu'on-voit-à-la-télé mais j'ai pas les sous. L'Education Nationale fait tout pour que ses petits ressemblent à des petits veaux dégueulasses...


Aller chez le coiffeur.

lundi 26 janvier 2015

Jour #26

Bon, trouver une place dans le parking, ok.
Je suis à l'heure, c'est déjà ça. J'ai ma montre? Ah oui... J'ai bien ma montre! 
J'ai bien pensé à remplacer mes charentaises par les bottines... Oh le cauchemar..! Bon... Tout va bien. 
J'ai bien petit déjeuné mis mon vernis. Avec ça, c'est sûr, je ne peux que les éblouir. Le respect viendra ensuite.
J'ai mes photocopies, mes manuels... J'aurais quand même pu me laver les cheveux... Ça fait un peu crade là, non? Demain, c'est décidé, je me lave les cheveux. Non, demain, je vais chez le coiffeur. 
J'ai faim. J'ai déjà faim. J'ai mal au ventre. J'aurais dû prendre une compote. 
Bon allez, on y va. Vas-y. Prends une inspiration... Une grande inspiration...


Retourner au travail. 
(Et ne pas rire quand Barnabé me dira que Charlemagne était le président de la France en 14-18.)

dimanche 25 janvier 2015

Jour #25

J - 1 avant la reprise


Ne pas échapper à l'achat de la traditionnelle tenue de rentrée.

samedi 24 janvier 2015

Jour #24

De la préparation.
J-2 avant la reprise


Refaire le plein de matériel pour paraître crédible devant l'élève adolescent qui m'attend au tournant. 

jeudi 22 janvier 2015

Jour #22


Oui, bon, ça faisait 6 mois que Mme Betterave s'était absentée des planches. 
Le monde de l'Education a eu du mal à tourner en son absence. 


Elle a ainsi pu retrouver ce lino de toute beauté dont la couleur lui va si bien au teint... ou plutôt aux mollets.


Et puis, si ça ne va pas, elle sera bien encadrée, c'est sûr. La voilà rassurée.

*

Reprendre contact avec le monde du travail.
J'ai l'impression d'avoir été un tigre hargneux et d'être devenu un bébé panda. Priez pour ma survie.


mercredi 21 janvier 2015

Jour #21

De la préparation.
J - 5 avant la reprise


Parfois, on se sent un peu surmenée...


Mais, heureusement, on finit toujours par trouver très vite des alliés.

     Ils sont sympas, ils ont mis un joli packaging rose, pour me rappeler sans doute que j'étais toujours une femme derrière cette croute corporelle.
     Ils sont sympas, ils ont mis de l'édulcorant quand même... Comme si j'étais à ça près... Remarque... Je pourrai finir la boîte de chocolats sans culpabiliser, du coup.
     "Jeune Maman", "jeune...", ah...
     Et puis, ils ont fait des efforts sur le speech. C'est encourageant! Je crois bien que sans ça si je serais jamais arrivée...

Je parie que c'est un homme qui a écrit cette merde.
Plutôt que de nous gaver de médicaments foireux, t'as qu'à rentrer plus tôt le soir et garder tes mômes le weekend, sale con!

*

Se sentir au bout du rouleau, mais tenir bon, quand même.

mardi 20 janvier 2015

Jour #20

De la préparation.
J-6 avant la reprise

Étape #1 : constater l'ampleur des dégâts.


Étape #2 : faire appel à la bonne-copine-pleine-de-bonne-volonté-et-organisée.


Étape #3 : prendre force et courage (deux fois).


Étape #4 : adopter une tenue de combat pratique pour enfiler, retirer, enfiler, mais si, puisque je te dis que je rentrer dedans! T'es pénible à la fin!


Étape #5 : trier, jeter, garder pour plus tard et ranger ça...
(Je n'y suis pour rien dans ce faisceau de lumière qui éclaire notre chef d'oeuvre... Ce doit être Dieu, très probablement, qui bénit avec respect notre travail bien fait.)


...pour ne garder que ça.


Étape #6 : se récompenser, enfin.


Faire du tri dans sa penderie.

dimanche 18 janvier 2015

Jour #18

Seine-et-Marne, mère nourricière.

Pour ceux et celles qui ne peuvent plus dormir le matin (et qui en souffrent),
Pour ceux et celles qui ont des enfants à occuper (et qui en souffrent),
Pour ceux et celles qui n'ont rien d'autre dans le frigo qu'un morceau de fromage séché et un reste d'oignon coupé datant du jour de l'an,
Pour ceux et celles qui ont des kilos superflus et qui savent, pertinemment, que manger des pâtes gratinées toute la semaine sera un suicide physiologique,
J'ai la solution.

La cueillette du Plessis vous accueille en toutes circonstances : même sans maquillage, pas coiffée, les dents douteuses, bottes en caoutchouc boueuses aux pieds et un gamin sous chaque bras (testée pour vous!) Elle vous ouvre ses portes et vous tend de beaux étalages de poires de Seine-et-Marne, des pommes et des carottes de la cueillette même, de toutes les couleurs, des oeufs, du pain frais, de la bonne viande, du bon fromage, bref, tout y est pour être heureux.
Le jeune éphèbe de la caisse, irradié par votre laideur dominicale, n'hésitera pourtant pas, dans certains cas (s'il a confiance) à vous porter votre sac de 10 kilos de pommes de terre jusque dans le coffre de votre monospace familial (vendeuse de rêves) en attendant que vos garçons deviennent des hommes affirmés.

Les bons jours, on peut cueillir nos fruits et légumes de saison nous-mêmes sur leur parcelle et laisser les enfants se vautrer dans la boue et manger les pissenlits mais là... sous 2 degrés et en plein hiver, ils ont fermé... la pitié, sans doute...



Faire le plein de vitamines pour la semaine. Priez pour moi pauvres pécheurs.

samedi 17 janvier 2015

vendredi 16 janvier 2015

Jour #16

« Au bout du petit matin, une autre petite maison qui sent très mauvais dans une rue très étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes six frères et sœurs, une petite maison cruelle dont l'intransigeance affole nos fins de mois et mon père fantasque grignoté d'une seule misère, je n'ai jamais su laquelle, qu'une imprévisible sorcellerie assoupit en mélancolique tendresse ou exalte en hautes flammes de colère ; et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, je suis même réveillé la nuit par ces jambes inlassables qui pédalent la nuit et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d'une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit. » Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, 1939.



Se remettre au travail... ça faisait si longtemps.

jeudi 15 janvier 2015

Jour #15


Tenter sa chance et s'offrir 36 heures de rêve intense. 

Et comme je suis persuadée de gagner vendredi, j'ai caché mes numéros pour ne pas que vous veniez mandier à ma porte après la gagne!

mercredi 14 janvier 2015

Jour #14

Et pendant que certains se battent pour acheter le dernier Charlie Hebdo, moi...


Acheter de la lecture à son mec.

mardi 13 janvier 2015

Jour #13

Alors, pour compenser sa tristesse, elle dépensa avec allégresse.



Objectif : rentrer dans cette foutue combi avant fin 2015 (sans avoir l'impression de se trainer un énorme cul de Mammouth).
#defiimpossible

lundi 12 janvier 2015

Jour #12

De la (première) séparation.

Maman Kangourou, comme chaque matin, se lève, nourrit, sourit, caresse, embrasse, serre fort. Partout où elle va, bébé Kangourou va aussi. Niché au milieu de sa poitrine, il se laisse bercer par le balancement du corps de la mère qui ponctue ses déplacement d'un baiser lent.

Mais on lui tape sur l'épaule à Maman Kangourou. Dis donc, vous. Oui, vous. Ça suffit, il est temps de le laisser, ce petit qui tient chaud à votre décolleté. Allez. C'est parti. Aujourd'hui, il ira passer deux heures chez sa nourrice.

Quoi? Comment? Vous rigolez? C'est encore un minuscule nouveau-né! Ah non, il faudra, pour ça, me passer sur le coeur corps.

Madame! Il me semble que vous voyez flou. Il a déjà 4 mois et 2 jours. C'est bien assez pour se débrouiller.

Mais comment fera-t-il pour se nourrir? Il ne faudrait pas que de faim il se laisse mourir! Et si je ne suis là, je le sais, il aura toujours froid. Seuls mes bras arrivent à lui donner la chaleur nécessaire pour qu'il soit apaisé. Non vraiment, je vous le dis, je ne me séparerai pas de lui aujourd'hui!

Allez, allez, soyez courageuse. Vous ne pouvez rester dans votre grotte en regardant, de loin, la vie nuageuse. C'est la règle pour tout le monde, il faut laisser votre bébé sans tarder une seconde.
Allez, partez maintenant, partez. Vraiment, maintenant, il faut le laisser. Allez...

Mais comment pourrais-je le reconnaître en revenant? Il y aura peut-être déjà eu de grands changements!

Madame, voyons, nous avons bien vu. Si vous êtes tous les deux habillés pareils, c'est bien pour être reconnus!

Alors, Maman Kangourou s'éloigne. La poche vide lui fait un peu mal. Ça lui donne une petite boule dans la gorge qu'il faudra apprendre à avaler, des petits piquements aux yeux qu'il faudra essuyer et une petite heure de libre qu'il faudra combler.



Laisser son fils chez la nourrice pour son premier jour... et puis le retrouver.

dimanche 11 janvier 2015

Jour #11






Un dimanche soir d'hiver, quand il fait froid, absorbés par une atmosphère fantastique, on s'emmitoufle, on arpente des chemins sortis de mauvais contes de fées, on voit des monstres dans les arbres décharnés et humides, on nourrit du bout de la main les cygnes apprivoisés et on finit par rentrer, perché sur des épaules, pour surveiller la vie de haut... on ne sait jamais.




samedi 10 janvier 2015

vendredi 9 janvier 2015

Jour #9


Le Ciel fait donc tout pour me brosser dans le sens du poil... ou pas!


Ils ont dû sentir que je n'avais pas eu de contact avec l'extérieur depuis 6 mois, et que ça allait faire mal!

jeudi 8 janvier 2015

Jour #8



L'année 2015 sera l'année des leggings (pour garçon, oui) ou ne sera pas!
Les filles n'auront plus le monopole du bon goût, merde.

mercredi 7 janvier 2015

Jour #7


Croire en l'avenir, quand même.
Je ne savais pas qu'on pouvait mourir parce qu'on était un gentil emmerdeur...

mardi 6 janvier 2015

Jour #6

Du temps qu'il manque.

Parce qu'il y a des matins où l'on court, on se dépêche, quoi? 7h45, il faut que je nourrisse le petit, et toi, t'es toujours en pyjama? et tes dents? elles vont se laver toutes seules, tes dents? allez! monte! attends-moi! plus vite, allez, monte! C'est moi qui les lave aujourd'hui, ça ira plus vite! Allez, descends. Attends, ton manteau. Allez! Romain! Mais qu'est-ce que c'est que ça? J'ai dit non, allez, ton manteau! Vite! On va être en retard!

Et il faut le tirer par sa petite main, et il faut le laisser, là, devant l'école. Et il pleure, le petit, parce qu'on lui a crié dessus, parce qu'il n'a pas eu le temps de parler, ni d'être écouter, parce qu'à l'école, il ne veut pas y aller. Mais Maman n'est plus là déjà, elle est partie. Et elle court. Et elle ne se sent pas bien d'avoir gâché son moment, la Maman. Et elle y pense, toute la journée. Et elle se fâche contre elle-même.

Alors, quand arrive le soir, que ça s'arrête enfin, un peu. Il faut se ratrapper. Il faut se laisser cajoler, s'embrasser. Il faut faire des guilis sur les bras en se racontant des histoires de loups et d'ours qui se chamaillent. Et alors, tout s'arrête, et il n'y a plus que ça qui compte.







Décider qu'il faut prendre son temps.

lundi 5 janvier 2015

Jour #5

Des kilos (coriaces) de la femme enceinte.

Au début de l'histoire, il y a une ligne, une taille de guêpe, des bras de ballerines, des jambes fuselées, des fesses rebondies (non, ça c'est pas vrai, les fesses, elle n'a jamais rien pu y faire.)

Quand le bébé surprise s'est annoncé, elle ne s'est pas dégonflée. Se marier enceinte (et faire une croix sur la silhouette de rêve dans la robe en dentelle), ok, gérer la propreté de son premier gamin en montant dix-sept fois les escaliers quotidiennement, ok, ne pas partir en vacances pour ne pas secouer la bonbonne d'eau qui lui sert de ventre, ok.

Finir sa grossesse en plein été lui a plutôt servi car, comme on le sait, la pastèque, ça fait quand même moins grossir que le foie gras (oui, surprenant hein?).

Et puis il y a eu l'accouchement, le retour tout doux à la vie quotidienne. Le bébé est sorti mais l'arrondi est resté. Mais quoi, ça ne fait que trois jours que tu as accouché, laisse-toi le temps!

Le soleil et les températures déclinent, la dame tente de survivre entre les deux heures de sommeil consécutives qui lui sont octroyées par le tout nouveau bébé. Alors on mange vite, on mange réconfortant, on mange gras et voilà! Mais quoi, ça ne fait que trois semaines que tu as accouché, laisse-toi donc le temps.

L'allaitement se met en place. La dame a tout le temps faim. Mais c'est pas possible d'avoir faim comme ça... Donne-moi du chocolat, encore du chocolat, tiens, y a plus de chocolat? Prends donc ceux que le petit a eus pour Noël!
Et l'hiver s'installe : il faut se pelotonner sous une couette bien chaude, et y rester... toute la journée. Le nouveau bébé niché dans le creux de ce corps mou y fait sa place. C'est chaleureux, c'est douillet. Quoi, ça ne fait que trois mois, il faut bien se laisser le temps!

Tiens, à la télé, il y a une dame qui fait des exercices dans un parc pour galber les cuisses. En tenue de sport, avec sa poussette au bout du bras, elle sourit, elle a l'air heureuse. C'est mouillé partout, elle doit avoir froid. Et la poussette sous la capote en plastique... Je sais pas trop... 

Mais quand même, peut-être faudrait-il s'y mettre, au sport... Ah non, mais mon périnée n'est pas rééduqué.
Alors je pourrais... Hum... Disons boire du thé vert...? Ah non, mince, ça va exciter mon bébé tout ça...
Manger des légumes? - J'aurais dû faire des courses... Là, le frigo est vide. J'ai bien ce poireaux là... Ah mais non, ça va donner des gaz au petit, il va avoir mal au ventre.

Alors, en attendant, il faut prendre son mal en patience et accepter.
Accepter ce corps changé, ces vêtements essoufflés, ces hanches prononcées et les copines attifées.

Mais, la dame, vous le savez, est têtue, et elle ne se lasse pas d'essayer.


Résolution 2015 : se nourrir exclusivement d'herbes.