Ce qu'on fait là. Toute l'histoire.



A l'origine, il y a deux copines qui écrivaient et puis qui n'écrivent plus... Il y avait des concerts, des voyages autour du monde, des Cosmopolitains à la pelle, des virées nocturnes, des weekend à la campagne, des chansons au coin du feu, des découverts à la banque, des rêves pleins la tête...

Et puis elles ont grandi, elles se sont rangées et maintenant elles vont devoir se séparer... Alors, pour avoir le sentiment d'être toujours là, juste à côté, tu sais si tu as besoin, passe donc, elles commencent un nouveau blog.
L'une en Picardie, l'autre en Francilie, chacune à la recherche de ce qui fait encore la beauté de sa nouvelle vie, vie de trentenaire, de mère au foyer, de femme nouvellement engagée, de prof affirmée, d'amie fidèle, toujours.

Ce blog est donc un vaste fourre-tout et un bordel assumé avec une seule contrainte : une photo par jour. Il s'adresse à elle, à elles, à eux, à vous et à moi. Entre donc.

mardi 27 janvier 2015

Jour #27

Chez le coiffeur.

Mardi 13h23, reste 3h, tout juste, pour faire une sieste de malade, m'épiler parce que demain on m'ausculte le périnée, m'enfiler le reste de la brioche au chocolat restée, ballante, sur le plan de travail de la cuisine, ou...
Aller chez le coiffeur.

Après un rapide coup d'oeil dans le rétroviseur, nul doute, les cernes attendront, les poils attendront, les calories attendront, aujourd'hui, c'est à la tignasse rebelle qu'on fait la peau.

Aller chez le coiffeur, c'est le cauchemar (non?) 
Déjà, ça signifie se rendre dans un lieu où les hôtesses te reçoivent avec coupe mulet dernier cri et cheveux bicolores (jaunes dessus, noirs dessous). 
Dans ce lieu, où tu viens t'abandonner, où tu viens déposer à leurs pieds de techniciennes tes cheveux ta vie, il y a de la musique. Oh oui, de la musique en veux-tu, en voilà : Skyrock à fond les ballons. Et pendant qu'elle te shampouine, la coiffeuse de 45 balais (mais mieux foutue que toi, quand même) chante en coeur avec un certain monsieur, poète reconnu quelque part sans doute (où je n'ai jamais mis les pieds) : 
Nous on brille sans l'aide d'EDF, en boîte avec des lunettes à la Michel Polnareff

J'étais rassurée, je connaissais, Michel Polnareff.

Ensuite, la dame te demande, d'un air entendu : "On leur fait un soin, hein? Ils sont abîmés, on leur fait un soin? - Ah bon? Vous trouvez? - Ah bah ça se voit comme le nez au milieu de la figure... et puis, les racines? Il faudra s'en occuper aussi... vous faites vos teintures vous-même?"

C'est vrai que quand elle démêle ta filasse, la coiffeuse, tu les vois les trois couleurs qui composent ce que tu appelleras ensuite (pour te rassurer) ton chef d'oeuvre pictural capillaire. Des années pour en arriver à ce résultat.

Bon elle finit par tailler dans le tas, parce qu'"il faut bien enlever 3, 4 bons centimètres! Avec tout c'qu'i sont brûlés!"

Et la frange? Comment on s'organise...? - Pas trop cour... - Oups, ça va là? - ...te.

Vous voulez un brushing? - Oh non, on va les laisser au naturel. - Vous êtes sûre? Vraiment? Parce que... - Bon bah oui, alors...

Bref, tu ressors de là, même si t'as des cheveux neufs, tu te sens encore plus moche qu'avant (incroyable paradoxe!), tu ne sais pas trop si c'est dû à la coupe de Sue Ellen qui t'a fait, d'un coup, rentrer dans leur gang des années 80, ou si c'est l'accumulation de remarques sorties tout droit de tes cauchemars qui te fait cet effet...

Heureusement, les cheveux, ça pousse lentement (surtout quand tu les perds après ton accouchement) et tu n'auras pas besoin de remettre les pieds sur ce carrelage aseptisé avant quelques semaines...

Alors, oui, je pourrais aller dans les salons design-bobo-écolo-à-la-mode-qu'on-voit-à-la-télé mais j'ai pas les sous. L'Education Nationale fait tout pour que ses petits ressemblent à des petits veaux dégueulasses...


Aller chez le coiffeur.

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