Je vois ma grand-mère, en rêve, je la prends dans mes bras. Elle, elle me dit qu'elle est là, si j'ai besoin, autant que je le veux, qu'elle peut venir toutes les nuits, comme ça. Je sens son odeur - inoubliable -, ses bras, forts, moelleux, réconfortants, avec des petites taches dessus... Pas celles du vaccin (même si elle les avait aussi, celles-ci) mais celles du soleil.
J'ai envie de lui dire qu'elle me manque, que j'aimerais qu'elle me raconte la vie, la guerre, la maternité, le surpassement de soi, l'abnégation, la joie de vivre, la recette de ce plat qu'elle nous fit, à mon père et moi, ce soir de réveillon avec les pommes de terre, la fibre magique de l'enfant qu'on ne perd jamais, la droiture, la légèreté et la force. Mais j'ai peur qu'elle s'en aille alors je me blottis contre elle. Je savoure parce que je sais que le matin approche.
Quand je me réveille, je pense, je suis sûre que ça existe, la vie après. J'y crois dur comme fer et ça me fait du bien.
C'est très beau...
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