Le jour le plus long
Ce jour-là, il fallut se lever à 6h50 pour pouvoir dormir un peu, mais prévoir quand même le temps de se laver les cheveux. Finalement, le réveil fut encore plus matinal, le petit avait besoin d'être sustenté.
Le grand dort, impossible de le lever. Il est 7h45, on doit partir dans 5 minutes. Oui, c'est possible.
Habillés, nourris, empanachés de manteaux, bonnets, gants, chaussures, l'un dans la main, l'autre sous le bras, les clefs de voiture dans la bouche, on y est presque. Mais pas de siège auto à l'arrière. Disparus. Il fallut marcher.
En retard.
Faire cours. Faire de l'oral, parce que c'est vendredi. Faire chut.
Déjeuner, écouter les collègues se plaindre, se confier, partager. Emmagasiner. Aller se plaindre soi-même, du coup.
Rentrer pour s'épiler mais en fait ranger, nettoyer, trier, passer des coups de fil, ne plus trouver son fil, ne plus avoir de batterie, zut, plier, faire place nette.
Retirer un colis, en redéposer un.
Passer chercher un fil. Charger.
Boire un thé, préparer les bulletins, la salle, les papiers.
Enchaîner, recevoir les parents pendant 4h et demi : rencontrer celle qui soupire, celle qui lève les yeux aux ciel, celle qui dit "merde", celle qui est fière, celle qui rit, celle qui ne se laisse pas faire, celle qui ne sait plus quoi faire... Prendre du retard, beaucoup de retard, énormément de retard.
"Désolée, désolée, je sais que ça fait une heure que vous attendez mais..." Les écouter parler, encore.
Sortir, retrouver les collègues, aller boire un coup. Manger un hot-dog, un brownie. Parler voyage, sexe, photo. Inviter. Courir dans la nuit. Rigoler.
Rentrer à la maison. Se coucher. Enfin.
Vivie la journée la plus longue du monde.
C'est un joli texte.
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