Moi et mon ventre.
J'ai sept ans, ma mère me houspille, c'est le matin, elle me frotte, elle me lave, elle me fait mal, mais qu'est-ce qu'il y a donc, pourquoi tu pleures sans arrêt : Maman, j'ai mal au ventre.
J'ai treize ans, au cinema ils passent Pocahontas, ma grand-mère m'y emmène. Je suis contente parce que, cette fois, il y a mon frère avec moi. On rentre. Je vomis, j'ai l'appendicite, qu'est-ce qu'il se passe : "j'ai mal au ventre".
J'ai seize ans, je suis tombée amoureuse de celui qui est dans les cages de handball, je dois aller lui parler, il faut que j'aille lui parler, sinon il ne me verra jamais. J'ai mal au ventre.
J'ai vingt-six ans, c'est lundi matin, hier j'ai trop bu de Beaujolais, pour fêter ça. J'ai même pas vu, en me couchant, que le chat avait fait caca liquide partout sur la couette. Au matin, je sais que je n'irai pas travaillé parce que j'ai mal au ventre.
J'ai vingt-huit ans, dans la nuit du vendredi au samedi, là, au milieu de la salle de bain, je sens que mon bébé arrive : j'ai mal au ventre.
J'ai presque trente-deux ans, quand j'enterre mon grand-père. Je ne pleure pas. Pas une larme. Rien. Par contre, j'ai mal au ventre.
Mais parfois, il se tord sans raison, ce ventre parce qu'il est juste malade. Et quand je dois m'en occuper, quand je dois le soigner, je me rappelle tous ces souvenirs auxquels il est lié. Je me dis qu'il a pas une vie facile, mon ventre, et qu'il serait temps qu'on se détende, tous les deux.
J'ai treize ans, au cinema ils passent Pocahontas, ma grand-mère m'y emmène. Je suis contente parce que, cette fois, il y a mon frère avec moi. On rentre. Je vomis, j'ai l'appendicite, qu'est-ce qu'il se passe : "j'ai mal au ventre".
J'ai seize ans, je suis tombée amoureuse de celui qui est dans les cages de handball, je dois aller lui parler, il faut que j'aille lui parler, sinon il ne me verra jamais. J'ai mal au ventre.
J'ai vingt-six ans, c'est lundi matin, hier j'ai trop bu de Beaujolais, pour fêter ça. J'ai même pas vu, en me couchant, que le chat avait fait caca liquide partout sur la couette. Au matin, je sais que je n'irai pas travaillé parce que j'ai mal au ventre.
J'ai vingt-huit ans, dans la nuit du vendredi au samedi, là, au milieu de la salle de bain, je sens que mon bébé arrive : j'ai mal au ventre.
J'ai presque trente-deux ans, quand j'enterre mon grand-père. Je ne pleure pas. Pas une larme. Rien. Par contre, j'ai mal au ventre.
Mais parfois, il se tord sans raison, ce ventre parce qu'il est juste malade. Et quand je dois m'en occuper, quand je dois le soigner, je me rappelle tous ces souvenirs auxquels il est lié. Je me dis qu'il a pas une vie facile, mon ventre, et qu'il serait temps qu'on se détende, tous les deux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire