Ce qu'on fait là. Toute l'histoire.



A l'origine, il y a deux copines qui écrivaient et puis qui n'écrivent plus... Il y avait des concerts, des voyages autour du monde, des Cosmopolitains à la pelle, des virées nocturnes, des weekend à la campagne, des chansons au coin du feu, des découverts à la banque, des rêves pleins la tête...

Et puis elles ont grandi, elles se sont rangées et maintenant elles vont devoir se séparer... Alors, pour avoir le sentiment d'être toujours là, juste à côté, tu sais si tu as besoin, passe donc, elles commencent un nouveau blog.
L'une en Picardie, l'autre en Francilie, chacune à la recherche de ce qui fait encore la beauté de sa nouvelle vie, vie de trentenaire, de mère au foyer, de femme nouvellement engagée, de prof affirmée, d'amie fidèle, toujours.

Ce blog est donc un vaste fourre-tout et un bordel assumé avec une seule contrainte : une photo par jour. Il s'adresse à elle, à elles, à eux, à vous et à moi. Entre donc.

mardi 17 novembre 2015

Jour #321

Moi et mon ventre.

J'ai sept ans, ma mère me houspille, c'est le matin, elle me frotte, elle me lave, elle me fait mal, mais qu'est-ce qu'il y a donc, pourquoi tu pleures sans arrêt : Maman, j'ai mal au ventre.

J'ai treize ans, au cinema ils passent Pocahontas, ma grand-mère m'y emmène. Je suis contente parce que, cette fois, il y a mon frère avec moi. On rentre. Je vomis, j'ai l'appendicite, qu'est-ce qu'il se passe : "j'ai mal au ventre".

J'ai seize ans, je suis tombée amoureuse de celui qui est dans les cages de handball, je dois aller lui parler, il faut que j'aille lui parler, sinon il ne me verra jamais. J'ai mal au ventre.

J'ai vingt-six ans, c'est lundi matin, hier j'ai trop bu de Beaujolais, pour fêter ça. J'ai même pas vu, en me couchant, que le chat avait fait caca liquide partout sur la couette. Au matin, je sais que je n'irai pas travaillé parce que j'ai mal au ventre.

J'ai vingt-huit ans, dans la nuit du vendredi au samedi, là, au milieu de la salle de bain, je sens que mon bébé arrive : j'ai mal au ventre.

J'ai presque trente-deux ans, quand j'enterre mon grand-père. Je ne pleure pas. Pas une larme. Rien. Par contre, j'ai mal au ventre.

Mais parfois, il se tord sans raison, ce ventre parce qu'il est juste malade. Et quand je dois m'en occuper, quand je dois le soigner, je me rappelle tous ces souvenirs auxquels il est lié. Je me dis qu'il a pas une vie facile, mon ventre, et qu'il serait temps qu'on se détende, tous les deux.


Et si on pouvait faire un truc pour les yeux aussi....

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